Dans Central Park
Et parce que c'est vous,un 2ème texte, écrit aujourd'hui cette fois-ci! Conçu entre deux états de conscience: certain(es) me comprendront ;-) les autres auront la confirmation que je suis bien un peu "barée"...!
Dans Central Park
Elle était allongée, là, dans l’herbe de Central Park, engourdie, au bord du sommeil mais consciente de ce qui l’entourait. Le bruit d’une batterie, des bribes de conversations s’évanouissent en passant, un sifflet réprimande un contrevenant. Le vent soulevait délicieusement sa robe. Les feuillages bruissaient au-dessus. Sa fille venait l’embrasser de temps en temps, sur la joue, deux fois, sur le coin de la paupière. Cela l’empêchait de sombrer totalement, mais elle aimait cet état intermédiaire. Le garçon veillait aussi : elle l’entendit délimiter un espace de jeu, empêcher sa sœur de s’éloigner, émettre quelques ordres, tenir parfaitement et bruyamment son rôle de grand frère. Lui, il dormait, il devait certainement dormir, à moins qu’il ne se laissât lui aussi aller à cette douce torpeur d’après-midi. Son esprit s’égara un peu plus profondément. Elle sentit l’herbe plus distinctement sous ses jambes, les fourmillements sur ses bras, des insectes certainement. Elle refusa de bouger. Toujours sans dormir, elle sentit la fatigue s’évanouir peu à peu et pensa aux faisceaux invisibles des flux d’énergie qui devaient courir et affleurer dans ce parc, le parc central d’une île constituant elle-même le centre de la ville. Elle se rappela qu’il y avait sous Manhattan une roche magnétique aux vibrations particulières. Les Indiens l’avaient perçue depuis longtemps, les scientifiques le confirmèrent il y a peu. Certains avançaient qu’elle pouvait être à l’origine des vibrations uniques qui faisaient battre le cœur de la ville, qui lançaient ses habitants dans une course effrénée au toujours plus, qui attiraient tant d’étrangers à venir toucher du doigt le rêve américain. Et elle était là, allongée, dans l’herbe de Central Park, un peu endormie finalement mais pleinement consciente de ce qui ne se perçoit qu’au-delà de la conscience.
(Des photos arrivent bientôt pour ceux qui préfèrent du "concret"... aujourd'hui ou demain...)